La Banque du Canada réduira les taux quatre fois de plus en 2025

La Banque du Canada réduira les taux quatre fois de plus en 2025

Analyse des économistes sur le PIB

L’économie canadienne montre des signes de contraction, comme le suggèrent les données de novembre, ce qui soulève des questions sur les prévisions de PIB de la Banque du Canada pour le dernier trimestre de 2024. Les économistes ont partagé leur analyse sur les implications de cette situation pour les perspectives économiques du pays et la politique monétaire de la Banque du Canada en 2025.

La contraction du PIB en novembre signale un ralentissement

L’estimation avancée de Statistique Canada montre que le produit intérieur brut (PIB) a diminué de 0,1 % en novembre par rapport au mois précédent. Il s’agit de la première contraction de 2024, après une croissance de 0,3 % en octobre, qui avait dépassé les attentes des analystes, évaluées à 0,2 %.

L’organisme a également révisé à la hausse le taux de croissance de septembre, passant de 0,1 % à 0,2 %. Malgré ces ajustements, les données indiquent que la croissance économique reste inférieure à la projection de 2 % de la Banque du Canada pour la croissance annualisée du PIB au quatrième trimestre, présentée dans son Rapport sur la politique monétaire d’octobre.

Banque Nationale du Canada : Des signes de l’effet des taux plus bas

Daren King, économiste à la Banque Nationale du Canada, a observé que les taux d’intérêt plus bas commencent à influencer l’économie, en particulier dans les secteurs sensibles aux taux, comme l’immobilier. Cependant, il a noté que cette croissance ne s’est pas étendue à tous les secteurs, le PIB du quatrième trimestre se situant légèrement en dessous du potentiel en raison de la contraction de novembre.

« L’économie a besoin de chiffres de PIB plus élevés pour absorber la capacité inutilisée », a déclaré King, suggérant que la Banque du Canada n’est pas encore en mesure de procéder à des réductions de taux agressives. La Banque Nationale s’attend à une réduction modeste de 25 points de base lors de la réunion de janvier, sous réserve des données sur l’emploi de décembre et de l’indice des prix à la consommation.

Oxford Economics : Quatre nouvelles réductions de taux prévues

Michael Davenport, d’Oxford Economics Canada, adopte une vision plus optimiste. Malgré la contraction de novembre, il s’attend à ce que la croissance globale du PIB au quatrième trimestre dépasse celle du troisième trimestre. Davenport attribue cette performance à la réduction temporaire de la TPS/TVH, à l’assouplissement des règles de prêt hypothécaire et à l’amélioration des finances des ménages, des facteurs qui stimuleront une meilleure performance économique en 2025.

« Avec une marge de manœuvre importante dans l’économie, nous anticipons que la Banque du Canada procédera à quatre nouvelles réductions de 25 points de base, abaissant le taux directeur à 2,25 % d’ici la mi-2025 », a déclaré Davenport.

Capital Economics : Une pause en janvier prévue

Stephen Brown, de Capital Economics Ltd., a souligné des facteurs externes ayant contribué à la contraction de novembre, notamment les perturbations du transport ferroviaire et la grève des travailleurs de Postes Canada. Malgré ces obstacles, Brown estime que la croissance du PIB au quatrième trimestre sera proche de la prévision de 2 % de la Banque du Canada.

Brown suggère que la banque centrale pourrait faire une pause en janvier, compte tenu du caractère temporaire de ces perturbations et de la nécessité d’évaluer les nouvelles données avant de prendre d’autres décisions de politique monétaire.

Conclusion : Des points de vue divergents sur la trajectoire économique

La contraction du PIB en novembre souligne les défis persistants de la reprise économique du Canada. Alors que certains économistes plaident pour des réductions de taux progressives pour stimuler la croissance, d’autres insistent sur la prudence alors que l’économie s’adapte aux perturbations externes et aux changements de politique monétaire. Avec des indicateurs clés comme les données sur l’emploi de décembre et les rapports sur l’inflation à venir, les décisions de la Banque du Canada en 2025 seront scrutées de près par les observateurs économiques.


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